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CODAGE THEATRE

Myrcella
MyrcellaReine de Peyredragon
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MessageSujet: CODAGE THEATRE  CODAGE THEATRE EmptyDim 2 Mar - 0:53
















« Armand & Marina » de Jacques Fear William était, selon Myrcella, un pur chef d'œuvre. Une tragédie amoureuse en cinq actes où amour, pouvoir et destin pesaient sur la vie de deux jeunes adolescents. L'histoire devait normalement se tourner autour d'Armand Wellington, un jeune notable de Carmina, et sa dulcinée cachée, Marina qui n'était qu'une roturière de basse extraction. L'actrice n'avait pas réussi à obtenir le premier rôle, évincée par Anne de Tornac, une jeune prodige qui ne cessait de se faire remarquer par les plus grands metteurs en scène et réalisateurs. Ainsi, la jeune femme était contrainte d'accepter le second rôle de Jeanne de Montaugure, fille unique de l'homme le plus riche de la région, promise d'Armand et éperdument amoureuse de ce dernier. Le dilemme intervient quand la famille Wellington n'a d'autres choix que de marier leur fils à la maison Montaugure, alors qu'Armand Wellington désire aimer librement Marina et que Jeanne ne veut personne d'autre que son promis.

Myrcella souleva sa robe en montant les marches du vieil escalier de marbre tapissé de moquette rouge. Elle espérait que la troupe n'aurait pas à l'attendre trop longtemps. Ils étaient souvent en avance aux répétitions et elle avait tendance à être toujours en retard : Était-ce les prémices d'une vie de diva ? Arrivée dans la grande salle, elle poussa la porte de service et s'avança parmi le groupe de comédiens. Selon toute vraisemblance, elle n'était pas arrivée en retard : la jeune femme semblait rassurée. Le jour de la « Grande Première » arrivait à grand pas, c'était le soir même de cette journée et il avait été décidé de répéter l'acte se déroulant chez les Montaugures, c'est-à-dire le grand bal de charité où était convié les grandes familles de la région pour obtenir des fonds. Pour cette occasion, la jeune femme devait revêtir une magnifique robe de bal, elle la portait avec grâce et était prédisposée pour le rôle : sa condition de mannequin et sa noble éducation lui donnaient un naturel que personne d'autres ne pouvait posséder.

Les huit coups de l'horloge sonnèrent et annoncèrent le début de la représentation. Les spectateurs étaient amassés dans tous les recoins de l'opéra, Jacques Fear William était sans aucun doute un artiste reconnu dans le monde du théâtre et apprécié du public. La pénombre s'installait dans la grande salle et seule la scène se trouvait désormais sous le feu des projecteurs : la pièce allait commencer. Une profonde angoisse avait envahi la jeune femme, tous les regards allaient être tournés sur elle lorsqu'elle allait entrer sur scène. Elle n'avait jamais pensé à ça à vrai dire, c'était plus une passion qu'un but égocentrique et elle ne savait pas vraiment comment gérer l'attention d'un tel agrégat populaire. Reprenant son souffle, elle avait encore le temps avant de se confronter aux spectateurs, l'acte I était réservé aux deux héros de l'Histoire et la jeune femme n'était là que pour poser problème : c'était en quelque sorte la méchante de l'Histoire. Roucoulants dans un océan d'amour et de bonheur, les deux jeunes gens ne devaient pas tarder à rencontrer les embûches qui faisaient le tragique de la scène. L'acte I, avec l'annonce du mariage et tout ce qui s'en suivait, annonçait la fin d'une belle histoire d'amour, mais c'était sans compter sur la détermination d'Armand qui était divisé entre choisir la voie de son cœur ou la voie de sa raison.

L'acte II était le bal des Montaugures, c'était l'un des moments clé de la pièce et l'un des moments où la jeune femme pouvait prendre la vedette. Lissant sa robe de soie, aussi majestueuse que l'était sa famille fictive, c'était à son tour d'entrer en scène et elle n'avait plus le droit à l'erreur cette fois-ci. Ses cheveux étaient relevés en chignon et retombaient sur son cou en fines mèches blondes. La robe en question, une merveille rosée que monsieur Fear William avait fait venir des meilleurs couturiers de Fiore, était légèrement décolletée, bordée de dentelle et ornée de mousseline plissée. Tandis que les parents de la jeune Jeanne remerciaient les invités de leur présence, on annonçait par la même occasion les fiançailles de la jeune fille. Rencontrant le garçon, elle devait montrer qu'elle semblait conquise par son charme et déstabilisée par sa présence. Ce n'était pas compliqué pour le mannequin, elle était naturellement intimidée par les hommes et son compagnon était plutôt mignon.

« En... Enchantée de faire votre connaissance Armand. Je m'appelle Jeanne et j'espère que vous... vous amuserez beaucoup... Ah.. Hum... ce soir ! »

Détournant le regard, elle n'osait même plus le regarder en face. Bien qu'un peu similaire à son naturel, elle avait réussi à faire des efforts dans sa vie pour ne plus avoir de telles réactions. Tentant tant bien que mal d'éviter le garçon, elle fit le tour de la scène tout en marmonnant dans sa bouche qu'elle devait avoir confiance en elle, puis elle se dirigea en direction du balcon fictif. Ce balcon était tourné vers le public, elle devait regarder droit vers elle et faire preuve de sincérité, ils devaient voir la timidité transparaître de son regard. Tandis que son prince charmant la rejoignait, elle se vida intérieurement pour faire face à cette scène emblématique de la pièce : elle ne devait surtout pas la rater. Ses yeux étaient humides et brillaient, c'était si touchant et comme pour combler le tout, l'adolescent donna avec galanterie un mouchoir à sa fiancée pour qu'elle puisse se sécher les yeux.

« Jeanne de Montaugure, quel bien joli nom. Il n'y aurait pas eu cette autre femme sur Terre, je dois vous l'avouer, je vous aurai pris sans regret comme femme. Malheureusement, j'en aime une autre et je ne peux pas vous le cacher. Mon cœur revient à une autre femme, mais je n'ai pas eu le choix et je dois désormais vous servir fidèlement, je vous demanderai simplement d'avoir pitié de moi et de ne pas attendre de l'amour de ma part. »

C'était un moment tragique, une rupture et un moment sentimental extrême. Elle devait réagir de manière bousculée, mais contrôlée. Aucune fausse note ne devait résonner dans sa réplique, une précision sans faille qui devait faire basculer le public de son côté. En effet, si Armand et Marina étaient les héros de cette tragédie, elle n'en était qu'une gêne et devait susciter la haine chez le public. Son personnage était selon elle bien plus profond et méritait qu'on lui redonne un tant soit peu de dignité, d'humanité et de sentiments. Jeanne était toute autant victime de ce mariage arrangé et souffrait de la liaison entre son promis et sa « maîtresse ». Cependant, comment pouvait-elle parler de maîtresse, alors qu'ils semblaient être ensemble depuis bien longtemps ?

« Vous êtes franc, je ne saurai nier le contraire. Cependant, vous et moi sommes liés par le pacte des fiançailles et vous serez obligé d'être miens. C'est un coup-de-poing que vous faites à mon amour pour vous. On disait le fils héritier des Wellingtons si charmant, les rumeurs bernent bien plus de monde que ce que l'on imagine. Sur ce, excusez-moi, mais je vais vous laisser. »

D'un ton froid et implacable, elle venait de dire sa réplique sans fausseté. Elle se dirigeait maintenant de plus en plus rapidement vers l'extrême opposé de la scène, jusqu'à courir pour se laisser tomber lamentablement par terre. Elle simulait des larmes sensées lui assurer de la pitié de la part du public, tout en les séchant d'un revers de main. Le teint rouge, elle avait joué son rôle et pouvait maintenant retourner dans les coulisses de la scène. La suite était une interaction entre le patriarche Wellington et son fils, Armand, puis les adieux de ce dernier à sa maîtresse. En effet, pour assurer ce mariage entre les deux familles, on avait cru bon de faire chanter le garçon en menaçant la vie de sa bien-aimée s'il ne respectait pas les termes ses fiançailles. C'était une scène émouvante et Anne de Tornac, avec ses petites lunettes et sa tête si naïves, jouait parfaitement son rôle d'amoureuse épeurée. L'acte suivant était le mariage entre la jeune Montaugure et le jeune Wellington, mais qui ne devait jamais avoir lieu.

Rentrant de l'école, dans sa tenue d'écolier modèle, elle se rendit devant l'autel improvisé. C'était là que sa vie de jeune fille prendrait fin, qu'elle deviendrait une femme, mais c'est aussi là que son fiancé signerait l'abandon au bonheur. Elle regardait avec entêtement l'autel, la tête baissée et ses cheveux longeant ses épaules, dans la plus grande solennité. Elle se mit à genoux, puis prononça une prière et demanda la miséricorde aux Dieux.

« Sombre est-ce mariage que vous m'avez offert ! J'ai toujours rêvé de trouver le prince charmant, mais pourquoi me mettre dans le tourment ? L'amour ne s'achète pas, Ô combien me le ferez-vous payer ? Le soleil est en deuil et nous cache son front, il pleut le jour de mon mariage ! Et je n'éprouve aucune satisfaction... Que dois-je faire ? »

Elle semblait apeurée, cherchant tant bien que mal à trouver une raison à ses actes. Émue et fébrile, elle semblait avoir fait son choix. Les yeux fermés, le cœur apaisé, elle se laissait bercer par l'orchestre qui répétait la musique du mariage. La main tremblante, elle s'était emparée de la lame qui régnait sur l'un des ornements familiaux et l'espace d'une seconde, elle fit jouer la pénombre de son éclat dans la pénombre du sanctuaire. Sa voix devient halètement et les larmes coulérent.

« Oh ! Poignard bienvenu dans ton nouveau fourreau ! Et dans mon sein, rouille ! Que me vienne la mort ! Pour le bonheur de mon être aimé, je disparais ! Adieu Pére et Mére, adieu vie, adieu... »

D'un coup, elle enfonçait l'arme dans sa poitrine. La lame de fer blanc se rétracta dans son manche. Quelques spectateurs étouffèrent un cri. De l'endroit où ils se trouvaient, l'illusion devait être parfaite. Elle resta ainsi un instant, les yeux exorbités, la bouche entrouverte, puis lentement, elle s'affalait contre sa poitrine par terre, les doigts toujours crispés sur le manche de son poignard. Elle était morte, elle gisait là à même la pierre, les membres raidis et les yeux clos. Nul frémissement n'agitait plus sa fine mèche blonde, nul tressaillement pour troubler son repos. Autour d'elle flottait le silence du tombeau. Son bel amant transi ! Dieu sait à quel point elle l'avait aimé. N'était-elle pas morte pour cette raison ? Les mains enserrant le mouchoir de son prince charmant, elle voulait sans doute signifier qu'elle penserait toujours à lui, même tout là haut : c'était en tout cas ce qu'elle souhaitait faire croire au public. Les autres ne tardèrent pas à la trouver : le prêtre d'abord, puis la sécurité, son père, les Montaugures, les Wellingtons et son promis. Ils la regardaient et relevaient la tête, comme pour rechercher un coupable : le prêtre sur qui tous les soupçons semblaient pesés, fut sommé de s'expliquer. Pour elle, la pièce était finie. Comme à chaque répétition, Armand allait raconter à tous ce qu'il avait fait et la raison supposée pour laquelle la jeune Jeanne s'était donnée la mort. Mais elle ne l'écoutait plus, elle était morte après tout.

Elle avait l'impression d'avoir vécu cette scène à des milliers de reprises et d'être riche de ces existences innombrables, mais chaque fois lui semblait pareille à la première. Elle restait seule, comme elle l'avait toujours été dans cette pièce, au milieu de la scène. Des larmes coulaient le long de ses joues, c'était tout ce qu'une femme meurtrie pouvait offrir en guise d'adieux. L'instant ne devait plus durer très longtemps, la jeune femme devait simplement permettre aux deux jeunes gens de vivre leur idylle en paix et de clôturer ainsi sur le bonheur des héros de la pièce. Les rideaux se fermèrent et la petite troupe devait se hâter de modifier les décors pour permettre à l'acte final d'avoir lieu. C'était le moment où les deux tourtereaux allaient pouvoir vivre heureux, sans penser une seconde à la funeste disparition du personnage incarné par Myrcella qui ne désirait qu'une chose : le bonheur de son prince charmant.

Un tonnerre d'applaudissements retentit de l'autre côté. Ils demeurèrent ainsi un moment, le rideau baissé, à savourer la clameur et imaginant le public debout : les hommes battant des moins à tout rompre, les femmes émues sortant leurs petits mouchoirs et ils les écoutèrent scander leurs noms sans fin. L'émotion la submergeait. Le rideau se releva et les acteurs regagnèrent les planches. Ils s'avancèrent au centre de la scène, fatigués, émus, mais surtout très heureux. Le public les bissa trois fois, debout. On leur jeta des fleurs. C'était un triomphe. Myrcella commençait tout juste à s'y habituer, mais elle ne savait pas si sa prestation avait suffi à voler la vedette à sa rivale. Avec une si belle paire d'acteurs, la pièce ne pouvait être qu'une réussite, mais la jeune actrice désirait avant tout savoir si sa prestation avait fait l'effet espéré.










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