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Fiche Giuletta

Myrcella
MyrcellaReine de Peyredragon
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Ansatsu Ikka no Yakata by Yoshihisa Hirano on Grooveshark

Nom  : D. Vitti

Prénom : Giuletta

Age : 26 ans

Surnom : Queen of Hearts

Sexe : Féminin

Race : Humaine



Royaume de naissance : Dress Rosa

Camp : Pirate

Métier : Capitaine • Chanteuse

FDD / Arme : Mero Mero no Mi • Fruit de l'Amour

Équipage : The Seven Deadly Sins




But/Rêve : Devenir Reine de Dress Rosa • Renverser les dragons célestes et prendre leur place • Devenir Yonkou pour asseoir ses prétentions







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Warriors Ship by Shiro Sagisu on Grooveshark

Si cette brève description devait avoir un début, ce serait sans doute sa ténébreuse chevelure qui ravirait les premières pages. En effet, comment ne pas remarquer l'opulence et l'éclat de ses fines mèches brunes qui, s'éparpillant en cascade tout le long de son buste, faisaient ressurgir sa prestance féline. Sa noirceur d'ébène rappelait à tous ceux qui la voyaient ses ascendances chaudes des îles d'été, là où la chaleur recouvrait le moindre monceau de terre et où le soleil illuminait la chevelure de centaines d'enfants. Et comme si sa crinière noire ne suffisait pas, la pâleur d'opale de son visage et le rouge de ses lèvres pulpeuses soulevaient tous les doutes sur son identité, Giuletta D. Vitti la célèbre cantatrice de Dress Rosa, qui était connue dans le monde entier, avant qu'elle ne disparaisse mystérieusement.

De braises et de flammes, tels étaient les mots qui caractérisaient cette ancienne vedette qui n'avait eu de cesse de fournir à son public des représentations d'une extraordinaire sensualité. Et de flammes furent également les yeux de cette charmante demoiselle dont les pupilles d’améthyste resplendissaient sous les étoiles des chaudes soirées d'été. Ainsi, il suffisait d'un regard pour être interpellé par cette beauté passionnante et passionnée qui ne laissait personne de marbre, elle enflammait les cœurs disaient les plus impertinents, mais Giuletta préférait penser que telle une vive flamme, elle brûlait la raison : la différence était subtile et jouait sur une divergence de point de vue, mais dans tous les cas, cela faisait souffrir.

Ensuite, si nous nous détachions de ce visage ensorcelant, nous pourrions voir un corps svelte et élancé, travaillé par des années d'entraînement dans les bas-fonds de Dress Rosa et par une agilité hors du commun. Une silhouette en sablier, des hanches rebondies et des jambes longilignes, pour ne citer que ces qualités, étaient amplement suffisantes pour que tout le monde s'accorde sur le fait que la cantatrice possédait un charme certain. Sur les papiers, Giuletta D. Vitti mesurait un mètre soixante-treize pour soixante kilogrammes. Elle n'était pas de ces femmes agressives et titanesques qui affichaient une musculature dantesque, mais plutôt une lionne qui fondait sur ses proies avec l'agilité et la rapidité que lui prêtait sa féminité. La plupart de ses spectateurs avaient pu remarquer sa stature royale, ce qui lui avait d'ailleurs valu le titre de Reine de Coeur de Dress Rosa, malgré ses modestes ascendances. Il était vrai que quand on la voyait, elle avait tous les attraits d'une diva qui n'attendait plus que la main d'un grand roi et cela imposait le respect, tout comme une certaine forme de désir à la simple vue d'une beauté aussi insaisissable.

La chanteuse n'était pas non plus de celles qui se laissaient marcher sur les pieds, sa prestance et son charisme suffisaient à briser les cœurs ou tout du moins prêtaient à la respecter et elle détestait qu'on parle d'un sexe fort présumé à l'avantage des hommes. Après tout, elle n'avait eu aucun mal à remettre à leur place la plupart des hommes qui lui avaient barré le chemin et forte d'une poitrine aguicheuse et de courbes alléchantes, elle en jouait le plus souvent pour activer les effets de son fruit du démon ou arriver à ses fins. En ce sens, il était intéressant de noter que la jeune femme portait constamment des robes de grands créateurs et qu'elle aimait montrer les formes qui avaient sans aucun doute fait sa réussite. C'était en tout cas ce qui lui permettait de prendre le dessus sur la force herculéenne naturelle des mâles dominants et d'utiliser ses pouvoirs à plein régime.  


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Make Your Move_playback by Shiro Sagisu on Grooveshark

Orgueilleuse de la pointe de ses cheveux jusqu'au bout de ses ongles, elle incarnait avec perfection ce pêché décrié par les plus grandes instances religieuses. Après tout, il n'y avait rien de plus terrible qu'une femme qui ne connaissait d'égale en ce monde et qui pouvait se permettre de renverser les ordres établis. Giuletta D. Vitti, célébrité montante qui représentait dignement Dress Rosa aux yeux du monde entier, n'était pas connue uniquement pour sa belle voix suave, mais également pour sa fierté qui se manifestait par une insolence méprisante : elle jouait les divas et faisait tourner la tête de ses collaborateurs. Nombre de vases cassés avaient volé en éclats lors des crises existentielles de la cantatrice qui n'avait jamais aimé recevoir d'instructions de la part de quiconque. Même sa mère avait abandonné l'éducation de la jeune fille, quelques années plus tôt, pour ces mêmes raisons : dotée d'une arrogance sans limite, le monde lui appartenait et elle le croquait à pleines dents. De cette confiance extrême en soi, elle en tirait néanmoins quelques atouts : son charisme qui portait haut les couleurs de son équipage, sa rhétorique qui lui permettait de remettre à sa place n'importe quel individu et bien plus encore, son ambition qui ne connaissait aucune limite.  Enfin, telle une araignée, elle tissait sa toile et charmait le petit peuple, tous les candidats au trône de Dress Rosa se devaient de posséder leurs propres pions afin de participer à la partie d'échec qu'était la conquête de la couronne.

Aussi bouffie d'orgueil que pouvait être la vedette, elle n'en restait pas moins une femme charismatique qui savait mener une équipe. Déjà étant fillette, elle aimait diriger et se montrait magnanime envers les jeunes garçons qui lui courraient après. Puis avec l'âge, malgré ses caprices de starlette, elle faisait preuve d'une ouverture d'esprit assez rare parmi les gens de son espèce. La différence ne lui faisait pas peur et il était, selon elle, inconcevable de ne pas profiter des qualités de chacun pour mener à bien ses objectifs. Après tout, si nous étions tous nés différents, c'était bien pour une raison. La jeune femme possédait ainsi un naturel leadership qui lui avait permis de gravir les échelons et de se faire élire Reine de Coeur de Dress Rosa, au grand désarroi de la véritable Reine. Si la cantatrice n'était pas issue d'une famille modeste de l'île, tout aurait pu porter à croire qu'elle eût été à même de diriger un pays : elle était née pour gouverner malgré le sang rouge roturier qui coulait dans ses veines.

Pour gouverner, la jeune célébrité était d'ailleurs prête à tout. Tous les sacrifices étaient bons, plus encore ceux qui ne la concernaient pas et l'amour n'était rien d'autre pour elle qu'une faille dans la carapace des Hommes. Quand les plus bourrus tiraient à coup de canon pour briser une porte, Giuletta préférait charmer le portier et lui piquer ses clés pendant que le regard de ce dernier se perdait dans le creux de ses seins. Ce fut d'ailleurs par ses charmes intéressés qu'elle avait conquis le lit du roi de Dress Rosa et qu'elle s'était mise dans le pétrin en désirant accélérer son plan. Cependant, la jeune femme n'était pas du genre à baisser les bras, une vie ne devait être couverte que de lauriers et il était inutile de perdre espoir après un échec.

Comme le disait ce vieux dicton « Vous les femmes, vous le charme ! », la cantatrice plaisait aux hommes et n'hésitait jamais à se servir de ses atouts de femme pour remporter une victoire. Stratège et tacticienne, sa langue de vipère était bien plus tranchante que n'importe quelle épée : elle n'avait aucun remords à blesser ses adversaires par les mots et encore moins à les déstabiliser pour remporter une victoire. Après tout, ne disait-on pas que lors d'un combat, tout était permis ? Les femmes, dépourvues de la résistance colossale masculine, devaient bien trouver un moyen de retourner la balance : si les hommes étaient de biens plus endurants guerriers, les femmes étaient bien plus perfides et vicieuses. C'était d'ailleurs pour cette raison que Giuletta n'était pas friande des combats de front, son domaine d'excellence résidait dans la ruse et les attaques surprises, mais elle pouvait compter sur ses matelots pour l'épauler lorsqu'elle n'avait d'autres choix que de faire face à l'ennemi. Par ailleurs, un autre de ses défauts était d'être une très mauvaise perdante : elle n'aimait pas la défaite et plus encore avouer qu'elle avait échoué. C'était une femme ambitieuse et sûre d'elle qui se pourvoyait dans sa propre réussite et qui faisait le nécessaire pour oublier les échecs de sa vie.


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Chapitre I • Jazzy's Birth and Swing


This Is Your Home by Daisuke Minamizawa on Grooveshark


C'était une douce soirée d'été de l'année 1476. Le soleil n'était pas encore tombé sur l'île, les habitants festoyaient comme il était de coutume en cette saison et des cris retentissaient au même moment dans la demeure de la famille D. Vitti. Veronica Borgia, qui était la femme de Cesare D. Vitti, accouchait de son unique enfant : l'absence de phallus était incontestable, c'était une fille. Elle était la fille unique d'une famille d'artiste, ils n'étaient pas issus d'une noble lignée, mais étaient reconnus pour leur talent et possédaient une jolie maison à la sortie de la ville. Sa mère était professeur de danse, elle excellait dans cet art et avait même été promue préceptrice royale avant qu'elle ne tombe enceinte et soit remplacée : elle avait préféré fonder une famille et tirer une croix sur la prestigieuse carrière qui lui avait été proposée. Son père était quant à lui un célèbre pianiste qui jouait dans les plus grandes salles du royaume, mais c'était également un luthier reconnu dans le monde entier : les créations Vitti étaient demandées par les plus grands virtuoses. Amateurs de littérature, les deux jeunes parents avaient tous les deux convenu d'appeler leur fille Giuletta en référence à une grande tragédie romantique. Déjà bébé, Giuletta aimait capter toute l'attention. Cette nuit là, elle n'avait pas pu s'empêcher de pleurer à chaque fois qu'elle sentait le regard de ses parents se perdre dans le sommeil. Le nourrisson avait développé dès sa naissance cette fâcheuse tendance à l'égocentrisme et au caprice, tendance qui ne s'était d'ailleurs pas éteinte avec l'âge, au grand damne de ses parents. C'était en quelque sorte ses débuts en temps que diva, elle était née pour faire tomber le monde à ses pieds.

Son enfance avait été heureuse, bercée par l'éducation artistique de ses parents et par l'attention qu'ils portaient à leur tendre chérubin. La jeune fille était en effet leur unique enfant et à la suite de complications médicales, Veronica avait perdu la capacité de procréer, ce qui faisait de la fillette leur plus précieux trésor. Giuletta était intelligente et plutôt maligne, elle savait que ses parents céderaient au moindre de ses caprices et elle en jouait régulièrement : ils aimaient l'appeler « notre petite princesse » et elle le prenait au pied de la lettre, elle désirait une vie digne des plus beaux contes de fées. Rien n'était trop beau pour l'enfant, elle méritait ce qui se faisait de mieux et elle profitait des talents de ses parents pour parfaire son éducation princière. La danse tout d'abord, elle devait être gracieuse et savoir éblouir son prince charmant. La jeune fille avait hérité des facilités de sa mère et avec un entraînement régulier, elle avait réussi à égaler son professeur à l'aune de son quinzième anniversaire, jouissant d'une agilité et d'une grâce comparable à celles des cygnes. Elle avait ensuite essayé de pratiquer la musique, mais elle n'avait jamais réussi à placer un doigt devant l'autre et son père eut la brillante idée de l'initier au chant. Sa voix était magnifique, une sirène assise sur son rocher n'aurait pas fait mieux, envoûtant son auditoire, même si dans un premier temps il ne s'agissait que de ses parents. C'était également une enfant plutôt charismatique, elle aimait mener ses amies et avait un caractère de leader : elle décidait souvent pour les autres et peu contredisaient ses décisions, notamment les garçons qui ne lui refusaient jamais rien. Il fallait dire que Giuletta n'avait jamais cessé d'être une jolie fille : ses petits yeux en amande et son opulente chevelure d'ébène, ainsi que son parfum printanier, faisaient des émules auprès des jeunes garçons stimulés par la puberté.

Ses premiers succès, la fillette les avait connus auprès des nombreuses fêtes de Dress Rosa : elle chantait en plein air, guillerette et pétillante, apportant la joie et la bonne humeur à son public qui, loin d'être insensible à son jeune âge et son physique avantageux, l'acclamait avec une vive ardeur. Les habitants de son quartier aimaient l'entendre chanter et ils la surnommaient « la petite étoile », espérant qu'avec son talent de chanteuse elle se hisserait dans la société et ne resterait pas dans la face populaire du royaume. Ce désir, ce n'était pas seulement celui de ses proches, c'était également le sien. Plus que tout elle désirait atteindre les sphères de la haute société et même si à la fleur de l'âge ce n'était qu'un piètre rêve enfantin, plus elle grandissait et plus elle s'éloignait de ses origines. Tout d'abord, ses parents avaient mis toutes leurs économies dans ses études au conservatoire afin de lui permettre de côtoyer les élites du royaume et de parfaire son éducation. Ensuite, comme toute adolescente, elle se rebellait contre ses parents, protestant qu'elle n'avait pas la vie qu'elle aurait mérité d'avoir. Régulièrement en désaccord avec les directives parentales, elle fuguait souvent, préférant ainsi le lit de quelques amis de la noblesse qui n'étaient pas contre héberger une si gracieuse créature à la modestie de la maison familiale. Giuletta aimait également les cadeaux qu'on pouvait lui faire, charmant la gente masculine à ses desseins et concurrençant ses comparses féminines : c'était une jeune femme charismatique à l'aune de ses dix-sept ans, mais elle n'arrivait pas à se faire des amis. Et l'on pouvait même aller plus loin : elle n'avait pas envie de s'en faire. En effet, avoir des amis, c'était admettre de parler d'égal à égal, or elle n'avait que du mépris pour autrui et son arrogance la plaçait sur un piédestal.

1493 était l'année qui marqua son ascension. Le conservatoire, proche de la royauté et de la noblesse du royaume, organisa un grand concours où se confrontaient tous les apprentis pianistes, violonistes, harpistes, ténors et cantatrices qui étudiaient au sein de l'établissement. C'était une chance unique pour tous ceux qui y participaient de se faire connaître auprès de l'élite de Dress Rosa, ceux qui avaient les moyens de vous faire gravir les échelons. Giuletta leur présenta une démonstration de sa voix cristalline qui en laissa certains pantois, elle pensait remporter la victoire en chantant un classique apprécié des notables du royaume, mais ils avaient préféré l'exotisme d'un pianiste qui avait interprété « Une Douce Ballade sur les Ronces d'été ». Orgueilleuse et bouffie d'arrogance, la défaite était amère à digérer et bien qu'en conflit avec ses parents, ces derniers n'avaient de cesse de soutenir leur fille et d'essayer d'être présent pour elle. Hélas, ce n'était pas leur présence qui lui ravit un sourire, mais plutôt la surprenante proposition d'un célèbre compositeur qui avait entendu les chaleureuses représentations estivales de la cantatrice et qui désirait la produire sur scène. Pour lui, ce n'était pas une chanteuse à voix qui imposait le respect, mais c'était une succube qui jouant de ses charmes et de sa voix sensuelle envoûtait son public et remportait leur sympathie. Ainsi, les premières représentations furent organisées et les premiers succès d'envergure couronnèrent la jeune femme d'or et de gloire : Giuletta D. Vitti courrait sur la plupart des bouches des habitants de Dress Rosa, ses sorties étaient remarquées par une foule d'admirateurs, mais ce n'était encore qu'un début dans sa folle course vers la célébrité.



Chapitre II • One Star : The Pride

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Amour, gloire et beauté : ce n'était pas le titre d'un télé feuilleton bien connu, mais plutôt les trois fondamentaux qui caractérisaient la vie de la jeune femme depuis sa récente immersion dans le « beau monde ». En effet, chacune de ses sorties étaient applaudies, elle était aimée et enviée par bon nombre d'habitants de Dress Rosa et elle incarnait une beauté féline et chaleureuse : l'âge lui avait donné des courbes et des formes qui ne pouvaient qu'attiser le regard de son public. Tel un bourgeon encore immature et verdoyant, elle avait éclos en une belle rose fleurie, répandant son parfum pour charmer ses proies afin de les enlacer et les torturer avec ses ronces : la meilleure défense était l'attaque, mais la meilleure attaque était la distraction. Jouissant de son succès, la jeune femme jouait dans les plus grandes salles du royaume et distrayait les notables qui affluaient en masse pour la voir se produire sur scène. Cependant, Dress Rosa était maintenant devenue trop petite pour l'ego de la cantatrice qui rêvait de conquérir le monde. Ce fut ainsi qu'elle entama une tournée mondiale afin d'exporter son image et s'approprier le royaume qu'elle désirait tant : en conquérant le petit peuple et en se faisant connaître comme égérie de l'île, elle détrônait en quelque sorte l'actuelle reine au pouvoir. Cette conquête fut une réussite, à tel point que Giuletta était surnommée « Reine de Coeur » de Dress Rosa, son image lisse et joviale, empreinte de réussite et de perfection, mystifiait son charisme et sa réputation. Tout d'abord considérée comme la plus belle femme du royaume, la cantatrice faisait maintenant partie des plus belles femmes du monde, au plus grand damne de sa Majesté la Reine qui ne voyait pas d'un très bon œil l'envol d'une roturière et la place qu'elle prenait dans les échanges entre l'île et le reste du monde.

Hélas, cette gloire n'était pas forcément synonyme de bonheur. Dans son arrogance, la jeune femme avait préféré délaisser ses origines et ses parents, tournant une page qu'elle désirait effacer de sa vie. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était plus produite dans les festivités populaires qui avaient lieu tous les étés dans les rues de Dress Rosa, ni même qu'elle n'avait plus rendu visite à sa famille d'ailleurs. Depuis toute petite, elle aurait rêvé de naître princesse, mais les dieux ne lui avaient pas laissé cette chance et elle devait travailler ardemment pour conquérir cette place. La scission entre elle et ses parents prit une ampleur encore plus grande lorsque ceux-ci, à la fin de l'une de ses représentations, vinrent à sa rencontre pour lui demander de l'aide alors que les entreprises familiales étaient en mauvaise posture. Sa réponse fut catégorique : elle ne les aidera pas et se passera de leur présence dorénavant. C'était un choc pour sa mère qui avait tout abandonné pour sa fille et qui n'avait qu'elle, mais son père dans sa fierté préféra se taire et rebroussa chemin, tenant à ne pas céder à l'ultime caprice de la célébrité. S'ils avaient su dire non plus tôt, la jeune femme aurait peut-être agi différemment, mais ils avaient abandonné son éducation raisonnée pour lui offrir le meilleur, c'est-à-dire tout ce qu'elle désirait et maintenant, elle n'avait plus de limites. Ses assistants pâtissaient de ses excès d'ego et de ses caprices journaliers, nombre de cris ou de vases cassées fusaient dans les coulisses de ses représentations et personne n'osait lui dire non : elle rapportait bien trop d'argent aux producteurs et elle était bien trop respectée par le personnel qui était apprêté à ses petits soins.

Icône de mode, égérie de Dress Rosa ou encore idole du petit peuple, la célèbre cantatrice avait pénétré dans un monde où le faste n'était pas qu'une rumeur. La jeune femme enchaînait les mondanités, toujours plus demandée chez ses privilégiés qui l'exacerbaient étant plus jeune et elle jouissait de sa réputation pour les mettre à ses pieds. Elle avait toujours trouvé fascinant que ces êtres nés une cuillère en argent dans la bouche fassent des courbettes à de simples starlettes d'un temps. Mais elle ne s'en plaignait pas, c'était sa façon à elle de mettre à genoux ceux qu'elle enviait secrètement dans sa prime jeunesse. Cependant, il lui restait un objectif à atteindre et il n'était pas des moindres : être reine à la place de la reine. Son plan était simple en théorie, elle n'avait qu'à séduire le roi et le faire céder à ses caprices, c'est-à-dire l'épouser et la propulser à la tête du royaume. Plus rien ne s'opposait à cette union, sa qualité de roturière n'était plus un obstacle avec la réputation qu'elle possédait : le peuple et les notables du royaume l'adoraient, le monde entier l'acclamait, quel roi ne désirerait pas pareille créature ? C'est ainsi qu'elle entama le début de sa fin, la recherche du Graal maudit, et ce avec tous les moyens qu'il lui était possible d'utiliser. Giuletta ne jouait pas dans la demi-mesure, c'était une femme méticuleuse et intelligente qui était prête à tout pour obtenir l'objet de tous ses désirs. Un roi n'était rien d'autre qu'un homme, certes plus privilégié que le commun des mortels, mais avec les mêmes défauts que les gens de son espèce : la souffrance était le pêché des femmes, mais le désir et l'appétit étaient ceux des hommes. C'est ainsi qu'au fil des soirées où elle put rencontrer cet homme puissant, elle tissa sa toile et le piégea dans ses épines : il ne résistait pas au charme de la demoiselle et ne pouvait que céder à ses avances, le lit royal lui était ouvert et avec lui, les clés vers la royauté.

Les rumeurs allaient bon train parmi les nobles de Dress Rosa, à plus proprement parler au sein de la cour du roi : sa dernière conquête faisait fureur dans les couloirs du palais, ce n'était sûrement pas la première, mais ça devait être la plus belle des maîtresses qu'eut loisir de voir ces organes génitaux royaux. Ils n'avaient rien de si différent des autres, si ce n'était le cadre dans lequel ils mettaient en extase -ou pas- les jeunes jouvencelles venues quérir la générosité du roi. Les sourires dissimulés durant les mondanités où ils purent se croiser ne laissaient personne indifférent, être la maîtresse d'un roi, c'était le parachute doré de n'importe quelle femme célèbre : richesse et opulence n'allaient plus être un souci pour elle, enfin jusqu'à ce que le roi ne puisse plus s'amuser et qu'il délaisse son jouet fort coûteux. Au-delà de sa position intime dans la cour du roi, ce qui lui faisait le plus plaisir était sans doute d'avoir volé à la reine son roi, après lui avoir volé la vedette : il ne lui restait plus qu'à lui ôter sa couronne et à se l'approprier pour enfin être celle qu'elle avait toujours voulu être. Hélas, la cantatrice n'en était pas encore arrivée à ce stade et elle ne pouvait que rêvasser de ce moment durant les chaudes nuits simulées sous les draps de soie et de pierres précieuses dans lesquels son corps nu se trouvait entreposé pour le plus grand plaisir de ce roi perverti. En attendant d'être la première dame officielle de Dress Rosa, elle devait se contenter de ses laissez-passer royaux qui lui permettaient de vagabonder à son aise dans l'immense palais du royaume, ce qui n'était pas sans déplaire aux gardes pour qui un peu de distraction ne faisait qu'égayer la routine quotidienne de leur fonction.





Dernière édition par Myrcella le Sam 28 Mar - 19:56, édité 18 fois
Myrcella
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MessageSujet: Re: Fiche Giuletta  Fiche Giuletta EmptyMer 25 Mar - 23:23







Fiche Giuletta Bio-2g10




La volupté de sa position auprès du roi pouvait certes attirer les convoitises, mais au fond qu'était-elle sinon un objet délectant les plaisirs sexuels d'un homme puissant ? Il pouvait la couvrir de toutes les richesses imaginables, elle était reine de beauté et de cœur d'un royaume tout entier, mais elle n'en restait pas moins l'égale d'une prostituée. Giuletta n'était reine de ce royaume qu'enveloppée sous des draps somptueux et dans l'intimité d'une chambre à coucher, ce n'était pas vraiment l'idée qu'elle se faisait de ce titre. Et pire encore fut sa réaction lorsqu'elle osa lui demander de l'épouser : un court silence ponctua sa question, une gêne difficilement dissimulable se murmura sous la barbe de son amant et un rire éclata, sans discontinuer jusqu'à ce qu'il se saisisse d'une coupe de vin pour retrouver ses esprits. Passant sa main dans sa ténébreuse chevelure, il lui répondit alors : « Voyons voyons ma chère et tendre, amusons-nous.. Je vous couvrirai de bijoux et d'étoffes ! Mais par pitié, oubliez cette idée saugrenue.. Vous n'êtes qu'une chanteuse, vous imaginiez vous que le Roi de Dress Rosa épouserait une roturière ? Non non, je ne peux pas nier l'amour que j'éprouve pour vous, mais la tradition exige que le souverain de ce royaume épouse une membre de la noblesse.. Ne soyez pas triste mon petit oisillon, vous êtes ma seule et unique femme entre ces quatre murs.. » . C'était donc ça, elle n'était pas assez digne et noble pour régner à ses côtés. Sans broncher, elle fit comme si de rien n'était jusqu'à ce qu'il s'assoupisse et elle quitta ce lit empreint de tous les adultères royaux d'une dynastie corrompue et arrogante. Longeant les nombreux couloirs de l'immense palais de Dress Rosa, un chandelier à la main, elle se perdait dans la pénombre de la nuit, trouvant par moment un garde assoupi ou une pièce entrouverte d'où l'on pouvait voir s'extirper un fin filet de lumière. La lune était pleine cette nuit, elle brillait de mille feux et illuminait les ténèbres nocturnes. Perdue dans le blanc laiteux qui remplaçait le soleil, une idée surgit dans son esprit, songeant aux histoires que lui avait contées cet idiot de roi.

La jeune femme essaya de se souvenir des détails de l'histoire, mais il ne lui en restait que des bribes : selon ses dires, dans la salle du trésor royale se trouvait un fruit du démon qui possédait le pouvoir de l'amour. Elle n'arrivait pas à en s'en rappeler davantage, mais c'était sa dernière chance de conquérir le trône et elle ne comptait pas abandonner après une telle défaite : il avait bafoué son honneur et sa fierté, elle n'allait pas lui donner raison. Ainsi, se hâtant dans les méandres de la nuit et se précipitant tout en discrétion vers la salle où était entreposé le fruit de tous ses désirs, Giuletta s'apprêtait à commettre l'irréversible. Ayant préalablement dérobé les clés à son cher et tendre, elle poussa délicatement la porte qui renfermait les trésors du royaume, puis elle pénétra et ne put que regarder ébahie des siècles et des siècles de richesses s'étalaient devant elle. La cantatrice n'avait que faire de l'or pour le moment, ce qu'elle désirait plus que tout, c'était ce fruit qui lui permettrait d'accéder à la royauté. Elle ne mit pas longtemps à le trouver : il se trouvait là au milieu de la pièce, entreposée dans une coupe en or fin, cette dernière posée sur une colonne de marbre. Elle le saisit des deux mains, ses yeux émerveillés et pétillants, le sourire aux lèvres et croquant à pleines dents le fruit dont le jus glissait le long de ses lèvres, elle ne ressentit rien. Aucune magie, aucun changement, juste l'amertume de ce fruit dans la bouche et un garde qui, consciencieux, était venu vérifier les lieux. Le soldat connaissait la jeune femme – qui ne la connaissait pas après tout – et il la saisit par le bras afin de la raccompagner dans ses appartements, mais arrogante et furieuse de la situation, elle décrocha cette main posée sur son bras pour ensuite le repousser et protester qu'elle connaissait le chemin. Cependant, au moment même où elle l'avait touché, le corps du pauvre garçon se figea en pierre. Prise de panique, elle se rua vers un autre garde qui par mégarde se changea également en pierre après que la jeune femme l'ait percuté dans sa folle course. Elle se rappelait maintenant les détails de l'histoire, ce fruit permettait certes de séduire plus facilement, mais il pétrifiait tous ceux qui tomber sous le charme de son propriétaire. Elle n'avait plus une minute à perdre, elle devait quitter le palais, voir même le royaume : elle avait volé un trésor royal et figé deux militaires, Giuletta D. Vitti n'était plus qu'une vulgaire criminelle.

En cet automne 1499, les nuits étaient plutôt fraîches, mais la lune éclairait les rues noyées dans la pénombre. Quitter le palais n'eut pas été chose aisée, mais avec son nouveau pouvoir cette difficulté se retrouvait aisément surmontable : elle laissait derrière sa fuite des statues de pierre qui risquaient de laisser une certaine amertume auprès de l'entourage du roi. Giuletta courrait sans se retourner vers ses appartements personnels, fuyant à en perdre haleine tout ce pourquoi elle avait travaillé d'arrache-pied ces dernières années. L'aube n'allait pas tarder à se lever et il valait mieux pour la cantatrice qu'elle ait quitté la ville avant que le roi ne se rende compte de la supercherie. Vidant ses placards de ses plus belles parures et regroupant les bijoux à la valeur inestimable que lui avait offert son amant royal, ses valises bouclées, elle n'avait plus qu'à s'encapuchonner et poursuivre sa course à vive allure : dès que l'aube serait levée, elle devrait trouver un navire sur lequel embarquer avant que les gardes ne se lancent à sa poursuite. La jeune femme préférait dissimuler son identité sous sa cape, sa gloire pourrait se retourner contre elle et il était préférable pour elle qu'elle se montre prévoyante. Arrivée sur le port de l'île, les pêcheurs affrétaient leurs bateaux pour partir en mer chercher de quoi remplir les bouches des nombreuses familles de Dress Rosa, mais un navire marchand attira son attention et ce fut sur celui-ci qu'elle jeta son dévolu. S'approchant discrètement de ce que l'on pouvait considérer comme étant le capitaine, elle entama les négociations qui furent, dans un premier temps, assez âpres, mais une bourse remplie de berry's faisait toujours céder les moins conciliants. Giuletta avait ainsi gagné son laissez-passer vers Water Seven et son unique chance de survie : si elle ne partait pas maintenant, elle pouvait dire adieu à sa liberté et s'accommoder de l'insalubrité de la geôle que l'on risquait de lui réserver. La galère marchande leva l'ancre aux premières lueurs matinales et, regardant avec nostalgie ce royaume qu'elle aimait tant rétrécir de plus en plus, il était temps pour elle de faire le deuil de sa vie passée, car désormais plus rien n'allait être comme avant.

La routine qu'était la vie sur un bateau était d'une langueur incommensurable. Lorgnant les esclaves qui s'apprêtaient au bon fonctionnement du navire, une idée saugrenue surgit dans son esprit et déboursant encore davantage de pièce d'or et quelques-uns de ses bijoux, la jeune femme s'offrit quatre esclaves. Giuletta était déterminée à connaître toutes les subtilités de son pouvoir et l'ennui l'avait poussé à occuper son temps libre efficacement. C'était loin d'être moral que de pratiquer l'expérimentation humaine, mais au point où en était la jeune femme, elle n'était plus à une immoralité près. Ce fut ainsi que la cantatrice entama les séances de découverte de ses facultés cachées ou si vous préférez, son entraînement. Tout d'abord, elle pétrifia comme elle savait si bien le faire le premier de ses esclaves. La question était désormais de trouver le moyen de lui rendre son état normal ou encore de savoir si cela était possible. Sur ce premier spécimen, la jeune femme tenta la manière forte : elle fit exploser la statue de pierre par la force d'un marteau manié par l'un des matelots de l'équipage, mais à son plus grand désarroi, elle transformait bel et bien ses victimes en pierre et il ne s'agissait visiblement pas d'une simple couche les paralysant. Sur le deuxième spécimen, elle écouta les conseils du capitaine qui lui apprit que l'eau de mer avait un effet sur les détenteurs d'un fruit du démon : peut-être cela annihilait-il également les pouvoirs de ces fruits maudits ? Le résultat fut sans conteste un échec : il coula littéralement comme un bloc de pierre. Le troisième, elle le pétrifia sans même avoir de solution en tête et elle se contenta de souffler prise dans une lassitude consternante, si ce n'était qu'en soufflant ainsi elle le ramena à son état normal. Jouant ainsi avec le pauvre homme, elle venait de comprendre que le désir pétrifiait ses cibles et qu'une preuve d'amour tel un baiser était capable de les ramener à leur état normal. Hélas, bien qu'heureuse d'avoir avancé dans la maîtrise de son pouvoir, elle ne put cacher la contrariété d'avoir cassé son jouet alors qu'elle s'amusait à le transformer : une statue ne faisait pas bon ménage dans un navire pris dans les flots tumultueux d'une tempête. Avec le dernier, elle put se rendre compte qu'elle pouvait également pétrifier des parties du corps et non seulement la totalité, en plus de découvrir la faculté de le figer à distance et de le faire souffrir le martyr d'un claquement de doigt. L'acharnement payait toujours, mais il pouvait tuer également et des quatre cobayes, pas un seul n'en était ressorti vivant : cela n'affectait pas la jeune femme qui comprenait enfin l'étendue de ses capacités et qui, au bout de ses quelques semaines de traversée, pouvait enfin espérer accoster dans une ville civilisée.



Chapitre IV • A Queen on the Grand Line

Bratja by Full Metal Alchemist on Grooveshark


Ces derniers jours furent une torture pour Giuletta qui n'aimait pas la routine, la mer en long, en large et en travers, voilà tout ce qu'elle pouvait voir sur ce navire où l'ennui était devenu son quotidien : une prison n'aurait peut-être pas été plus mal. Au fond, la jeune femme ne détestait pas la mer en soi, mais elle avait en horreur ce navire où l'on ne pouvait guère se distraire autrement qu'en comptant les coups de fouet. Ce fut ainsi que, profitant de ses longues journées de farniente, la cantatrice dessina une esquisse du navire idéal, pensant à chaque détail et annotant tous les défauts que présentaient son embarcation de fortune et qu'elle aimerait ne pas voir apparaître dans son propre bateau. On pouvait alors voir sur ces notes qu'elle désirait un peu de verdure, des pièces spacieuses et décorées, une salle de musique et de danse ainsi qu'une chambre luxueuse et confortable. Elle souhaitait en fin de compte un mini palais flottant, dans la mesure de ses maigres ressources bien sûr, mais c'était en tout cas ce qu'elle avait l'intention de réclamer à la Galley La Company, les célèbres armateurs de Water Seven. Si la jeune femme avait pu retenir une leçon de sa mésaventure, c'était qu'elle ne pouvait pas se permettre de reprendre une vie normale. Elle devait persévérer dans sa quête du trône de Dress Rosa et pour cela, elle était résolue à former son propre équipage pirate et détrôner les actuels régnants par la force. Les pouvoirs que venaient d'acquérir Giuletta auraient pu être une malédiction si elle n'était pas aussi déterminée, mais c'était davantage une bénédiction, car on lui offrait enfin les moyens de réaliser l'impossible. La cantatrice s'imaginait déjà victorieuse et acclamée par les citoyens de son royaume, mais une turbulence vint la sortir de ses songes et la ramener dans sa triste situation d'exilée. Le train aquatique de la Blue Station de Water Seven venait de longer la galère marchande, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose : la ville flottante n'était plus qu'à quelques heures d'ici. Et la brume qui s'estompait pour laisser place à un enchevêtrement de bâtisses ne faisait qu'appuyer l'hypothèse de cette proximité : la civilisation, les boutiques et la terre ferme étaient désormais à portée de vue. Mais le plus dur restait encore à être réalisé, elle devait négocier la fabrication de son navire pirate, dénicher un équipage et trouver un maître d'arme capable de lui apprendre les rudiments de la bataille en haute mer.

Accostant sur l'un des sept docks de la ville, Giuletta ne mit guère longtemps à rassembler ses bagages et à fuir ce navire qu'elle avait en horreur. La jeune femme, ne sachant pas trop où se rendre, longea les docks jusqu'à se retrouver nez à nez avec les locaux de la Galley La Company : elle devait se trouver selon toute vraisemblance sur le dock n°1. Pénétrant dans les locaux des célèbres armateurs, des sacs remplis de bijoux dans les mains, elle réclama un entretien avec le directeur de la Compagnie. Elle lui présenta dans un premier temps l'esquisse qu'elle se faisait du navire idéal, puis lui détaillant ce qui serait possible ou non compte tenu de son budget, après quelques détails d'ordre administratif, il lui révéla qu'elle n'était pas la première D. Vitti à venir se faire construire un navire chez eux. En effet, l'entreprise avait gardé les archives de tous les navires construits à Water Seven, cela même avant sa fondation il y a de cela quelques années, et un certain Marco D. Vitti apparaissait dans les devis des charpentiers du Dock n°1. Cela datait néanmoins d'une cinquantaine d'années, elle ne savait pas s'il s'agissait de son grand-père mort en tant qu'officier de la marine, dans lequel cas son père aurait préféré étouffer les exploits de la famille au sein de la piraterie, ou si c'était un parfait inconnu. Des pas lourds retentissaient dans le couloir et, la porte se heurtant contre le mur, une femme imposante pénétra dans le bureau et vint poser la main sur l'épaule de la cantatrice : « Alors c'est toi la p'tite fille de ce bon vieux Marco ? Ah me demandez pas comment j'le sais ! J'ai entendu votre conversation et ta bouille, c'est bien celle de ton grand père. Allez viens petite, j'sais que t'es pas du coin je lis les journaux faut pas croire et je t'offre le logis en l'honneur de ton vieux ! ». Sans même lui laisser le temps d'accepter ou non sa proposition, la grosse mégère embarqua les valises de Giuletta et le directeur ne put s'empêcher de rire, lui confirmant rapidement que sa commande allait être prise en compte et que son navire serait achevé d'ici un an si les chantiers ne prenaient pas trop de retard. Suivant péniblement son hôte, la jeune femme ne put contenir sa déception lorsqu'elle vit le pittoresque de la demeure qu'elle s'apprêtait à habiter.

Les jours passaient, toujours aussi longs et ennuyeux, hormis lorsqu'elle partait faire du shopping avec le reste de ses économies, mais avec l'achat d'un tel navire, il ne lui restait guère plus que de quoi vivre en attendant de pouvoir partir en mer. Gold Roger avait été exécuté et de nombreux pirates s'étaient engagés à la recherche de son trésor perdu : le One Piece. La cantatrice n'était toutefois pas intéressée par ce trésor, en tout cas ce n'était pas une priorité, ce qu'elle désirait avant tout, c'était conquérir le trône de Dress Rosa. Ainsi, lassée de cette vie monotone, la jeune femme mit de côté sa fierté et entama quelques discussions avec la femme qui la logeait : elle désirait en connaître davantage sur son aïeul. Vilhbrina – c'était comme cela que la vieille femme s'appelait – lui apprit alors que Marco était un célèbre marin et qu'il s'était engagé dans la piraterie afin de découvrir le monde, mais qu'elle n'en savait pas plus si ce n'était qu'il avait abandonné femme et enfant à Dress Rosa. Qui plus est, Giuletta apprit également que son hôte avait été pirate pendant un temps au côté du capitaine D. Vitti et que cette dernière se ferait un plaisir d'apprendre à la cantatrice les rudiments du combat à mains nues. Profitant de son agilité et de sa grâce de danseuse, elle put perfectionner un style de combat bien à elle qui mêlait souplesse et force : si l'on ajoutait à cela les pouvoirs de son fruit, elle s'avérait être une dangereuse adversaire. Au bout d'un an d'intenses entraînements journaliers, l'élève avait surpassé le maître qui, même si le temps avait engourdi ses articulations et son endurance, n'en restait pas moins une féroce opposante. Le délai était arrivé à son terme, quelques jours de retard avaient ponctué la construction de son embarcation, mais il était enfin prêt à prendre la mer et elle n'aurait pu rêver meilleur navire. Les couleurs, la décoration, sa cabine personnelle, tout étaient comme elle l'avait visualisé lors de ses longues journées de navigation entre Dress Rosa et Water Seven. Il ne manquait plus que deux choses à la capitaine pour entamer son périple vers la couronne de son royaume natal : trouver un nom pour son navire et son équipage, mais aussi engager ce dit équipage. Pour le nom du navire, c'était déjà tout trouvé, il s'appellerait « L'Ouroboros » et en ce qui concernait ses matelots, elle n'avait plus qu'à prospecter dans les ruelles de la ville flottante.

L'année 1501, le grand départ s'annonçait de plus en plus imminent. Giuletta n'avait qu'un mois pour regrouper un équipage digne de ce nom et mettre des vivres de côté. L'aqua laguna avait fait des ravages conséquents et avait en partie retardé la construction de son navire l'an passé, elle préférait ainsi éviter d'être encore à quai au moment où la marée allait réduire les bas quartiers à néant. Cependant, les Dieux se montraient miséricordieux en ces temps troubles et permirent à la jeune femme de regrouper quelques matelots ainsi qu'un pirate d'exception du nom de Jinn Gold. C'était un marin extraverti qui était vêtu d'une armure plaquée or, il se prenait en quelques sortes pour un chevalier des mers tel que l'hippocampe était comparé au cheval des mers. Le garçon n'était d'ailleurs pas insensible aux charmes de sa capitaine et elle en jouait pour en faire ce qu'elle voulait, mais elle se méfiait toutefois de lui : un pirate restait un pirate et elle ne le considérait pas encore comme un nakama. Ainsi, après avoir réuni tout ce qui lui manquait pour entamer sa traversée dans le nouveau monde, la cantatrice put enfin larguer les amarres en faisant ses adieux à cette cité magnifique qui l'avait accueilli pendant cette longue année. Le temps passait paisiblement sur l'Ouroboros, contrairement à son dernier voyage en mer, la jeune femme ne s'ennuyait pas, profitant de son temps libre pour continuer son entraînement ou pour exercer sa voix et ne pas perdre ses acquis. Quelques fois, ils croisèrent la route de navires pirates ou de galères marchandes et ils n'hésitaient jamais à l'aborder et piller tout ce qu'ils possédaient. De par ses défauts significatifs, l'équipage de la jeune femme gagna très vite le surnom de The Seven Deadly Sins, notamment par rapport à l'orgueil mis en exergue par la jeune femme qui se considérait déjà comme une reine et qui faisait tomber ses ennemis envoûtés par sa beauté charnelle et charmeuse. Giuletta avait toujours été une femme fatale et, en tant que pirate, elle faisait des ravages parmi ses assaillants, aussi bien philosophiquement que littéralement parlant : la force des femmes résidait dans la faiblesse des hommes. Désormais, elle n'avait plus qu'à chercher des guerriers loyaux et puissants pour conquérir Dress Rosa : les pêchés de l'orgueil et de la luxure avaient été trouvés, ils ne manquaient plus qu'à trouver cinq autres pirates exceptionnels.






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Ansatsu Ikka no Yakata by Yoshihisa Hirano on Grooveshark

Nom  : D. Vitti

Prénom : Giuletta

Age : 26 ans

Surnom : Queen of Hearts

Sexe : Féminin

Race : Humaine



Royaume de naissance : Dress Rosa

Camp : Pirate

Métier : Capitaine • Chanteuse

FDD / Arme : Mero Mero no Mi • Fruit de l'Amour

Équipage : The Seven Deadly Sins




But/Rêve : Devenir Reine de Dress Rosa • Renverser les dragons célestes et prendre leur place • Devenir Yonkou pour asseoir ses prétentions







Fiche Giuletta C7b8fd10





Warriors Ship by Shiro Sagisu on Grooveshark

Si cette brève description devait avoir un début, ce serait sans doute sa ténébreuse chevelure qui ravirait les premières pages. En effet, comment ne pas remarquer l'opulence et l'éclat de ses fines mèches brunes qui, s'éparpillant en cascade tout le long de son buste, faisaient ressurgir sa prestance féline. Sa noirceur d'ébène rappelait à tous ceux qui la voyaient ses ascendances chaudes des îles d'été, là où la chaleur recouvrait le moindre monceau de terre et où le soleil illuminait la chevelure de centaines d'enfants. Et comme si sa crinière noire ne suffisait pas, la pâleur d'opale de son visage et le rouge de ses lèvres pulpeuses soulevaient tous les doutes sur son identité, Giuletta D. Vitti la célèbre cantatrice de Dress Rosa, qui était connue dans le monde entier, avant qu'elle ne disparaisse mystérieusement.

De braises et de flammes, tels étaient les mots qui caractérisaient cette ancienne vedette qui n'avait eu de cesse de fournir à son public des représentations d'une extraordinaire sensualité. Et de flammes furent également les yeux de cette charmante demoiselle dont les pupilles d’améthyste resplendissaient sous les étoiles des chaudes soirées d'été. Ainsi, il suffisait d'un regard pour être interpellé par cette beauté passionnante et passionnée qui ne laissait personne de marbre, elle enflammait les cœurs disaient les plus impertinents, mais Giuletta préférait penser que telle une vive flamme, elle brûlait la raison : la différence était subtile et jouait sur une divergence de point de vue, mais dans tous les cas, cela faisait souffrir.

Ensuite, si nous nous détachions de ce visage ensorcelant, nous pourrions voir un corps svelte et élancé, travaillé par des années d'entraînement dans les bas-fonds de Dress Rosa et par une agilité hors du commun. Une silhouette en sablier, des hanches rebondies et des jambes longilignes, pour ne citer que ces qualités, étaient amplement suffisantes pour que tout le monde s'accorde sur le fait que la cantatrice possédait un charme certain. Sur les papiers, Giuletta D. Vitti mesurait un mètre soixante-treize pour soixante kilogrammes. Elle n'était pas de ces femmes agressives et titanesques qui affichaient une musculature dantesque, mais plutôt une lionne qui fondait sur ses proies avec l'agilité et la rapidité que lui prêtait sa féminité. La plupart de ses spectateurs avaient pu remarquer sa stature royale, ce qui lui avait d'ailleurs valu le titre de Reine de Coeur de Dress Rosa, malgré ses modestes ascendances. Il était vrai que quand on la voyait, elle avait tous les attraits d'une diva qui n'attendait plus que la main d'un grand roi et cela imposait le respect, tout comme une certaine forme de désir à la simple vue d'une beauté aussi insaisissable.

La chanteuse n'était pas non plus de celles qui se laissaient marcher sur les pieds, sa prestance et son charisme suffisaient à briser les cœurs ou tout du moins prêtaient à la respecter et elle détestait qu'on parle d'un sexe fort présumé à l'avantage des hommes. Après tout, elle n'avait eu aucun mal à remettre à leur place la plupart des hommes qui lui avaient barré le chemin et forte d'une poitrine aguicheuse et de courbes alléchantes, elle en jouait le plus souvent pour activer les effets de son fruit du démon ou arriver à ses fins. En ce sens, il était intéressant de noter que la jeune femme portait constamment des robes de grands créateurs et qu'elle aimait montrer les formes qui avaient sans aucun doute fait sa réussite. C'était en tout cas ce qui lui permettait de prendre le dessus sur la force herculéenne naturelle des mâles dominants et d'utiliser ses pouvoirs à plein régime.  


Fiche Giuletta Des2-g10

Make Your Move_playback by Shiro Sagisu on Grooveshark

Orgueilleuse de la pointe de ses cheveux jusqu'au bout de ses ongles, elle incarnait avec perfection ce pêché décrié par les plus grandes instances religieuses. Après tout, il n'y avait rien de plus terrible qu'une femme qui ne connaissait d'égale en ce monde et qui pouvait se permettre de renverser les ordres établis. Giuletta D. Vitti, célébrité montante qui représentait dignement Dress Rosa aux yeux du monde entier, n'était pas connue uniquement pour sa belle voix suave, mais également pour sa fierté qui se manifestait par une insolence méprisante : elle jouait les divas et faisait tourner la tête de ses collaborateurs. Nombre de vases cassés avaient volé en éclats lors des crises existentielles de la cantatrice qui n'avait jamais aimé recevoir d'instructions de la part de quiconque. Même sa mère avait abandonné l'éducation de la jeune fille, quelques années plus tôt, pour ces mêmes raisons : dotée d'une arrogance sans limite, le monde lui appartenait et elle le croquait à pleines dents. De cette confiance extrême en soi, elle en tirait néanmoins quelques atouts : son charisme qui portait haut les couleurs de son équipage, sa rhétorique qui lui permettait de remettre à sa place n'importe quel individu et bien plus encore, son ambition qui ne connaissait aucune limite.  Enfin, telle une araignée, elle tissait sa toile et charmait le petit peuple, tous les candidats au trône de Dress Rosa se devaient de posséder leurs propres pions afin de participer à la partie d'échec qu'était la conquête de la couronne.

Aussi bouffie d'orgueil que pouvait être la vedette, elle n'en restait pas moins une femme charismatique qui savait mener une équipe. Déjà étant fillette, elle aimait diriger et se montrait magnanime envers les jeunes garçons qui lui courraient après. Puis avec l'âge, malgré ses caprices de starlette, elle faisait preuve d'une ouverture d'esprit assez rare parmi les gens de son espèce. La différence ne lui faisait pas peur et il était, selon elle, inconcevable de ne pas profiter des qualités de chacun pour mener à bien ses objectifs. Après tout, si nous étions tous nés différents, c'était bien pour une raison. La jeune femme possédait ainsi un naturel leadership qui lui avait permis de gravir les échelons et de se faire élire Reine de Coeur de Dress Rosa, au grand désarroi de la véritable Reine. Si la cantatrice n'était pas issue d'une famille modeste de l'île, tout aurait pu porter à croire qu'elle eût été à même de diriger un pays : elle était née pour gouverner malgré le sang rouge roturier qui coulait dans ses veines.

Pour gouverner, la jeune célébrité était d'ailleurs prête à tout. Tous les sacrifices étaient bons, plus encore ceux qui ne la concernaient pas et l'amour n'était rien d'autre pour elle qu'une faille dans la carapace des Hommes. Quand les plus bourrus tiraient à coup de canon pour briser une porte, Giuletta préférait charmer le portier et lui piquer ses clés pendant que le regard de ce dernier se perdait dans le creux de ses seins. Ce fut d'ailleurs par ses charmes intéressés qu'elle avait conquis le lit du roi de Dress Rosa et qu'elle s'était mise dans le pétrin en désirant accélérer son plan. Cependant, la jeune femme n'était pas du genre à baisser les bras, une vie ne devait être couverte que de lauriers et il était inutile de perdre espoir après un échec.

Comme le disait ce vieux dicton « Vous les femmes, vous le charme ! », la cantatrice plaisait aux hommes et n'hésitait jamais à se servir de ses atouts de femme pour remporter une victoire. Stratège et tacticienne, sa langue de vipère était bien plus tranchante que n'importe quelle épée : elle n'avait aucun remords à blesser ses adversaires par les mots et encore moins à les déstabiliser pour remporter une victoire. Après tout, ne disait-on pas que lors d'un combat, tout était permis ? Les femmes, dépourvues de la résistance colossale masculine, devaient bien trouver un moyen de retourner la balance : si les hommes étaient de biens plus endurants guerriers, les femmes étaient bien plus perfides et vicieuses. C'était d'ailleurs pour cette raison que Giuletta n'était pas friande des combats de front, son domaine d'excellence résidait dans la ruse et les attaques surprises, mais elle pouvait compter sur ses matelots pour l'épauler lorsqu'elle n'avait d'autres choix que de faire face à l'ennemi. Par ailleurs, un autre de ses défauts était d'être une très mauvaise perdante : elle n'aimait pas la défaite et plus encore avouer qu'elle avait échoué. C'était une femme ambitieuse et sûre d'elle qui se pourvoyait dans sa propre réussite et qui faisait le nécessaire pour oublier les échecs de sa vie.


Fiche Giuletta Bio-2g10


Chapitre I • Jazzy's Birth and Swing


This Is Your Home by Daisuke Minamizawa on Grooveshark


C'était une douce soirée d'été de l'année 1476. Le soleil n'était pas encore tombé sur l'île, les habitants festoyaient comme il était de coutume en cette saison et des cris retentissaient au même moment dans la demeure de la famille D. Vitti. Veronica Borgia, qui était la femme de Cesare D. Vitti, accouchait de son unique enfant : l'absence de phallus était incontestable, c'était une fille. Elle était la fille unique d'une famille d'artiste, ils n'étaient pas issus d'une noble lignée, mais étaient reconnus pour leur talent et possédaient une jolie maison à la sortie de la ville. Sa mère était professeur de danse, elle excellait dans cet art et avait même été promue préceptrice royale avant qu'elle ne tombe enceinte et soit remplacée : elle avait préféré fonder une famille et tirer une croix sur la prestigieuse carrière qui lui avait été proposée. Son père était quant à lui un célèbre pianiste qui jouait dans les plus grandes salles du royaume, mais c'était également un luthier reconnu dans le monde entier : les créations Vitti étaient demandées par les plus grands virtuoses. Amateurs de littérature, les deux jeunes parents avaient tous les deux convenu d'appeler leur fille Giuletta en référence à une grande tragédie romantique. Déjà bébé, Giuletta aimait capter toute l'attention. Cette nuit là, elle n'avait pas pu s'empêcher de pleurer à chaque fois qu'elle sentait le regard de ses parents se perdre dans le sommeil. Le nourrisson avait développé dès sa naissance cette fâcheuse tendance à l'égocentrisme et au caprice, tendance qui ne s'était d'ailleurs pas éteinte avec l'âge, au grand damne de ses parents. C'était en quelque sorte ses débuts en temps que diva, elle était née pour faire tomber le monde à ses pieds.

Son enfance avait été heureuse, bercée par l'éducation artistique de ses parents et par l'attention qu'ils portaient à leur tendre chérubin. La jeune fille était en effet leur unique enfant et à la suite de complications médicales, Veronica avait perdu la capacité de procréer, ce qui faisait de la fillette leur plus précieux trésor. Giuletta était intelligente et plutôt maligne, elle savait que ses parents céderaient au moindre de ses caprices et elle en jouait régulièrement : ils aimaient l'appeler « notre petite princesse » et elle le prenait au pied de la lettre, elle désirait une vie digne des plus beaux contes de fées. Rien n'était trop beau pour l'enfant, elle méritait ce qui se faisait de mieux et elle profitait des talents de ses parents pour parfaire son éducation princière. La danse tout d'abord, elle devait être gracieuse et savoir éblouir son prince charmant. La jeune fille avait hérité des facilités de sa mère et avec un entraînement régulier, elle avait réussi à égaler son professeur à l'aune de son quinzième anniversaire, jouissant d'une agilité et d'une grâce comparable à celles des cygnes. Elle avait ensuite essayé de pratiquer la musique, mais elle n'avait jamais réussi à placer un doigt devant l'autre et son père eut la brillante idée de l'initier au chant. Sa voix était magnifique, une sirène assise sur son rocher n'aurait pas fait mieux, envoûtant son auditoire, même si dans un premier temps il ne s'agissait que de ses parents. C'était également une enfant plutôt charismatique, elle aimait mener ses amies et avait un caractère de leader : elle décidait souvent pour les autres et peu contredisaient ses décisions, notamment les garçons qui ne lui refusaient jamais rien. Il fallait dire que Giuletta n'avait jamais cessé d'être une jolie fille : ses petits yeux en amande et son opulente chevelure d'ébène, ainsi que son parfum printanier, faisaient des émules auprès des jeunes garçons stimulés par la puberté.

Ses premiers succès, la fillette les avait connus auprès des nombreuses fêtes de Dress Rosa : elle chantait en plein air, guillerette et pétillante, apportant la joie et la bonne humeur à son public qui, loin d'être insensible à son jeune âge et son physique avantageux, l'acclamait avec une vive ardeur. Les habitants de son quartier aimaient l'entendre chanter et ils la surnommaient « la petite étoile », espérant qu'avec son talent de chanteuse elle se hisserait dans la société et ne resterait pas dans la face populaire du royaume. Ce désir, ce n'était pas seulement celui de ses proches, c'était également le sien. Plus que tout elle désirait atteindre les sphères de la haute société et même si à la fleur de l'âge ce n'était qu'un piètre rêve enfantin, plus elle grandissait et plus elle s'éloignait de ses origines. Tout d'abord, ses parents avaient mis toutes leurs économies dans ses études au conservatoire afin de lui permettre de côtoyer les élites du royaume et de parfaire son éducation. Ensuite, comme toute adolescente, elle se rebellait contre ses parents, protestant qu'elle n'avait pas la vie qu'elle aurait mérité d'avoir. Régulièrement en désaccord avec les directives parentales, elle fuguait souvent, préférant ainsi le lit de quelques amis de la noblesse qui n'étaient pas contre héberger une si gracieuse créature à la modestie de la maison familiale. Giuletta aimait également les cadeaux qu'on pouvait lui faire, charmant la gente masculine à ses desseins et concurrençant ses comparses féminines : c'était une jeune femme charismatique à l'aune de ses dix-sept ans, mais elle n'arrivait pas à se faire des amis. Et l'on pouvait même aller plus loin : elle n'avait pas envie de s'en faire. En effet, avoir des amis, c'était admettre de parler d'égal à égal, or elle n'avait que du mépris pour autrui et son arrogance la plaçait sur un piédestal.

1493 était l'année qui marqua son ascension. Le conservatoire, proche de la royauté et de la noblesse du royaume, organisa un grand concours où se confrontaient tous les apprentis pianistes, violonistes, harpistes, ténors et cantatrices qui étudiaient au sein de l'établissement. C'était une chance unique pour tous ceux qui y participaient de se faire connaître auprès de l'élite de Dress Rosa, ceux qui avaient les moyens de vous faire gravir les échelons. Giuletta leur présenta une démonstration de sa voix cristalline qui en laissa certains pantois, elle pensait remporter la victoire en chantant un classique apprécié des notables du royaume, mais ils avaient préféré l'exotisme d'un pianiste qui avait interprété « Une Douce Ballade sur les Ronces d'été ». Orgueilleuse et bouffie d'arrogance, la défaite était amère à digérer et bien qu'en conflit avec ses parents, ces derniers n'avaient de cesse de soutenir leur fille et d'essayer d'être présent pour elle. Hélas, ce n'était pas leur présence qui lui ravit un sourire, mais plutôt la surprenante proposition d'un célèbre compositeur qui avait entendu les chaleureuses représentations estivales de la cantatrice et qui désirait la produire sur scène. Pour lui, ce n'était pas une chanteuse à voix qui imposait le respect, mais c'était une succube qui jouant de ses charmes et de sa voix sensuelle envoûtait son public et remportait leur sympathie. Ainsi, les premières représentations furent organisées et les premiers succès d'envergure couronnèrent la jeune femme d'or et de gloire : Giuletta D. Vitti courrait sur la plupart des bouches des habitants de Dress Rosa, ses sorties étaient remarquées par une foule d'admirateurs, mais ce n'était encore qu'un début dans sa folle course vers la célébrité.



Chapitre II • One Star : The Pride

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Amour, gloire et beauté : ce n'était pas le titre d'un télé feuilleton bien connu, mais plutôt les trois fondamentaux qui caractérisaient la vie de la jeune femme depuis sa récente immersion dans le « beau monde ». En effet, chacune de ses sorties étaient applaudies, elle était aimée et enviée par bon nombre d'habitants de Dress Rosa et elle incarnait une beauté féline et chaleureuse : l'âge lui avait donné des courbes et des formes qui ne pouvaient qu'attiser le regard de son public. Tel un bourgeon encore immature et verdoyant, elle avait éclos en une belle rose fleurie, répandant son parfum pour charmer ses proies afin de les enlacer et les torturer avec ses ronces : la meilleure défense était l'attaque, mais la meilleure attaque était la distraction. Jouissant de son succès, la jeune femme jouait dans les plus grandes salles du royaume et distrayait les notables qui affluaient en masse pour la voir se produire sur scène. Cependant, Dress Rosa était maintenant devenue trop petite pour l'ego de la cantatrice qui rêvait de conquérir le monde. Ce fut ainsi qu'elle entama une tournée mondiale afin d'exporter son image et s'approprier le royaume qu'elle désirait tant : en conquérant le petit peuple et en se faisant connaître comme égérie de l'île, elle détrônait en quelque sorte l'actuelle reine au pouvoir. Cette conquête fut une réussite, à tel point que Giuletta était surnommée « Reine de Coeur » de Dress Rosa, son image lisse et joviale, empreinte de réussite et de perfection, mystifiait son charisme et sa réputation. Tout d'abord considérée comme la plus belle femme du royaume, la cantatrice faisait maintenant partie des plus belles femmes du monde, au plus grand damne de sa Majesté la Reine qui ne voyait pas d'un très bon œil l'envol d'une roturière et la place qu'elle prenait dans les échanges entre l'île et le reste du monde.

Hélas, cette gloire n'était pas forcément synonyme de bonheur. Dans son arrogance, la jeune femme avait préféré délaisser ses origines et ses parents, tournant une page qu'elle désirait effacer de sa vie. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était plus produite dans les festivités populaires qui avaient lieu tous les étés dans les rues de Dress Rosa, ni même qu'elle n'avait plus rendu visite à sa famille d'ailleurs. Depuis toute petite, elle aurait rêvé de naître princesse, mais les dieux ne lui avaient pas laissé cette chance et elle devait travailler ardemment pour conquérir cette place. La scission entre elle et ses parents prit une ampleur encore plus grande lorsque ceux-ci, à la fin de l'une de ses représentations, vinrent à sa rencontre pour lui demander de l'aide alors que les entreprises familiales étaient en mauvaise posture. Sa réponse fut catégorique : elle ne les aidera pas et se passera de leur présence dorénavant. C'était un choc pour sa mère qui avait tout abandonné pour sa fille et qui n'avait qu'elle, mais son père dans sa fierté préféra se taire et rebroussa chemin, tenant à ne pas céder à l'ultime caprice de la célébrité. S'ils avaient su dire non plus tôt, la jeune femme aurait peut-être agi différemment, mais ils avaient abandonné son éducation raisonnée pour lui offrir le meilleur, c'est-à-dire tout ce qu'elle désirait et maintenant, elle n'avait plus de limites. Ses assistants pâtissaient de ses excès d'ego et de ses caprices journaliers, nombre de cris ou de vases cassées fusaient dans les coulisses de ses représentations et personne n'osait lui dire non : elle rapportait bien trop d'argent aux producteurs et elle était bien trop respectée par le personnel qui était apprêté à ses petits soins.

Icône de mode, égérie de Dress Rosa ou encore idole du petit peuple, la célèbre cantatrice avait pénétré dans un monde où le faste n'était pas qu'une rumeur. La jeune femme enchaînait les mondanités, toujours plus demandée chez ses privilégiés qui l'exacerbaient étant plus jeune et elle jouissait de sa réputation pour les mettre à ses pieds. Elle avait toujours trouvé fascinant que ces êtres nés une cuillère en argent dans la bouche fassent des courbettes à de simples starlettes d'un temps. Mais elle ne s'en plaignait pas, c'était sa façon à elle de mettre à genoux ceux qu'elle enviait secrètement dans sa prime jeunesse. Cependant, il lui restait un objectif à atteindre et il n'était pas des moindres : être reine à la place de la reine. Son plan était simple en théorie, elle n'avait qu'à séduire le roi et le faire céder à ses caprices, c'est-à-dire l'épouser et la propulser à la tête du royaume. Plus rien ne s'opposait à cette union, sa qualité de roturière n'était plus un obstacle avec la réputation qu'elle possédait : le peuple et les notables du royaume l'adoraient, le monde entier l'acclamait, quel roi ne désirerait pas pareille créature ? C'est ainsi qu'elle entama le début de sa fin, la recherche du Graal maudit, et ce avec tous les moyens qu'il lui était possible d'utiliser. Giuletta ne jouait pas dans la demi-mesure, c'était une femme méticuleuse et intelligente qui était prête à tout pour obtenir l'objet de tous ses désirs. Un roi n'était rien d'autre qu'un homme, certes plus privilégié que le commun des mortels, mais avec les mêmes défauts que les gens de son espèce : la souffrance était le pêché des femmes, mais le désir et l'appétit étaient ceux des hommes. C'est ainsi qu'au fil des soirées où elle put rencontrer cet homme puissant, elle tissa sa toile et le piégea dans ses épines : il ne résistait pas au charme de la demoiselle et ne pouvait que céder à ses avances, le lit royal lui était ouvert et avec lui, les clés vers la royauté.

Les rumeurs allaient bon train parmi les nobles de Dress Rosa, à plus proprement parler au sein de la cour du roi : sa dernière conquête faisait fureur dans les couloirs du palais, ce n'était sûrement pas la première, mais ça devait être la plus belle des maîtresses qu'eut loisir de voir ces organes génitaux royaux. Ils n'avaient rien de si différent des autres, si ce n'était le cadre dans lequel ils mettaient en extase -ou pas- les jeunes jouvencelles venues quérir la générosité du roi. Les sourires dissimulés durant les mondanités où ils purent se croiser ne laissaient personne indifférent, être la maîtresse d'un roi, c'était le parachute doré de n'importe quelle femme célèbre : richesse et opulence n'allaient plus être un souci pour elle, enfin jusqu'à ce que le roi ne puisse plus s'amuser et qu'il délaisse son jouet fort coûteux. Au-delà de sa position intime dans la cour du roi, ce qui lui faisait le plus plaisir était sans doute d'avoir volé à la reine son roi, après lui avoir volé la vedette : il ne lui restait plus qu'à lui ôter sa couronne et à se l'approprier pour enfin être celle qu'elle avait toujours voulu être. Hélas, la cantatrice n'en était pas encore arrivée à ce stade et elle ne pouvait que rêvasser de ce moment durant les chaudes nuits simulées sous les draps de soie et de pierres précieuses dans lesquels son corps nu se trouvait entreposé pour le plus grand plaisir de ce roi perverti. En attendant d'être la première dame officielle de Dress Rosa, elle devait se contenter de ses laissez-passer royaux qui lui permettaient de vagabonder à son aise dans l'immense palais du royaume, ce qui n'était pas sans déplaire aux gardes pour qui un peu de distraction ne faisait qu'égayer la routine quotidienne de leur fonction.



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